Les enfants du château de la Hille

chateaubwEn conséquence des persecutions des Juifs lors de la soit-dite "Kristallnacht" en novembre de 1938 la Belgique acceptait quelques centaines d'enfants juifs de l'Allemagne et de l'Autriche. Parmi eux était une centaine de garçons et filles qui furent logés en deux foyers à Bruxelles. Lors de l'invasion de l'armée allemande au mois de mai 1940, les environ 100 enfants, âgés de 5 a 16 ans, pouvaient s'echapper au dernier instant par train de marchandises, grâce à l'intervention de la directrice du foyer des filles.

Après une semaine de voyage à travers la France, ainsi que des milliers de refugiés du Nord, les enfants arrivaient au hameau de Seyre, pres de Nailloux (Haute Garonne) et étaient logés dans une grande grange appartenant à la ferme du château de Seyre. Il n'y avait pas de meubles ni lits à se coucher, et il y avait peu à manger. 1940 était un hiver très dur et il y avait beaucoup de maladies et malaises. Heureusement, le Secours Suisse aux Enfants, un sous-secteur de la Croix Rouge de la Suisse, acceptait l'amenagement du camp des jeunes refugiés et commença à fournir des vêtements et les besoins élementaires. Le printemps suivant cette société suisse, dirigée par Mr. Maurice Dubois, arrangeait le déplacement du camp au Château de La Hille (Ariège), près de Pamiers. C'était à ce temps un immeuble très negligé et les gars plus âgés se mettaient à creuser des puits d'eau et des latrines pour rendre le vieux château habitable.

En l'ete de 1941, par l'intervention de la société American Friends Service Committee (Quakers), 20 des plus jeunes furent amenés aux Etats-Unis et deux autres étaient sauvés par des parents en Amérique.

Le stèle devant le château aujourd'huiAu mois d'aout 1942, a l'ordre des Nazis, tous les garçons et filles âgés de 15 ans, à peu-pres 40, furent arrêtés par la gendarmerie et déportés au camp Le Vernet près de Pamiers. La plupart des internes au Vernet furent transportés au Nord et à Auschwitz. Seuls les 40 enfants de La Hille étaient sauvés par l'intervention de la directrice suisse de La Hille, Mlle. Roesli Naef et par Mr. Dubois qui se rendait à Vichy pour demander la libération de ses protegés. Dès leur retour à La Hille, Mlle. Naef se mettait a organiser la fuite (illégale) des filles et garçons ainés à travers les Pyrénées et en Suisse pour les sauver. Au meme temps, d'autres des ainés trouvaient du travail et abri chez les fermiers de la région. Une dizaine ou plus des adolescents joignaient la Résistance (et un d'eux, Egon Berlin, age 16, fut tué en combat dans la région). Une douzaine des jeunes gens furent attrapés pendant leurs efforts de se fuire de La Hille et étaient tués à Auschwitz.

Grâce aux efforts de leurs protecteurs suisses et français et, surtout à cause de leur courage et esprit débrouillard, presque 90 des 100 filles et garçons survivaient la guerre et habitent un peu partout dans le monde. Au moins 55 survivent et se sont réunis plusieurs fois en Israel, France et aux USA. La dernière reunion a eu lieu du 15 au 19 septembre 2000 à Toulouse et aux sites des camps d'autrefois en Ariège et en Haute-Garonne (Chateau de La Hille, Pamiers, et Seyre par Nailloux). Une stèle commemorant les enfants de la Hille est située à l'entrée du château.

 – Walter Bernstein (l'un des enfants du château de la Hille)

Pour garder la mémoire de ces moments douloureux, la commune de Montégut-Plantaurel a décidé de créer un musée où sont installés neuf panneaux explicatifs, des fiches techniques, des dossiers et quelques objets de cette époque.

Le musée est ouvert le mercredi de 14h à 18h00 et le samedi de 10h à 12h, les autres jours sur réservation.

Attention : Le musée n'est pas au château. Il se situe dans la traversée du village au sein de la médiathèque.

 

Un grand merci aux photographes

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